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Histoire du groupe (itv Charly Prévost)
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Histoire du groupe (itv Charly Prévost)
Le site espagnol vient de publier le 26 mars 2010 une interview de Charly Prévost, qui était un des représentants de Supertramp.
On y apprend plein de choses inédites ou au minimum peu connues sur l'histoire du groupe, et vous trouverez des infos ou des confirmations sur les deux thèmes qui nous préoccupent en ce moment (causes de la séparation, et possibilités de reformation).
Bonne lecture
Q: Quand et où êtes-vous né?
CHARLY: Je suis né le 2 Septembre 1948, à Montréal.
QUESTION: Comment a commencé à travailler chez A & M Canada?
CHARLY: Je suis venu à A & M, après avoir travaillé en tant que détaillant. J'avais un magasin de disques à environ 150 miles au nord de Toronto dans un lieu appelé Sudbury, en Ontario. Il s'avère que mon magasin était celui dans tout le Canada qui avait vendu le plus de copies du premier album de Supertramp, celui qui avait une pochette de couleur rose.. Bien sûr, je ne les connaissais pas jusqu'à ce que le président d'A & M au Canada, Gerry Lacoursière, vienne dans mon magasin et me demande comment j'avais obtenu ces ventes. Je lui ai dit que nous n'avions aucune station de radio dans la ville, le truc tenait à la musique que nous diffusions dans la boutique. Il m'a décerné un premier prix et m'a invité à lui rendre visite dans son bureau si jamais j'allais à Toronto. Un an plus tard, j'étais près de Toronto, j'ai pris contact avec quelqu'un qui travaillait pour Ferry et on m'a offert un emploi dans les bureaux de A & M.
QUESTION: Quel a été votre premier emploi chez A & M?
CHARLY: J'ai commencé comme garçon de courses, j'ai eu une promotion et j'ai apporté le café, puis j'ai commencé à rédiger des communiqués de presse pour la compagnie, je suis devenu une sorte d'attaché de presse, j'ai été envoyé sur la côte est pour gérer la promotion sur les radios locales, enfin j' ai fini par revenir au siège pour être nommé directeur de la publicité en 1974. J'ai été le premier publicitaire pour une maison de disques au Canada, et grâce à cela j'ai pu à commencer à travailler avec Supertramp. Comme toute personne ayant travaillé chez A & M au cours de cette période, nous nous sentions un peu frustrés parce que nous n'avions pas avec nous l'un des groupes britanniques qui se trouvaient au premier plan.comme Genesis, Pink Floyd, The Who et bien d'autres qui avaient des contrats avec d'autres labels.
Q: Comment avez-vous réussi à faire de Supertramp un groupe très célèbre au Canada?
CHARLY: Lors d'un congrès de A & M au Canada j'ai entendu "Dreamer" et "Crime of the Century», et tous ceux qui comme moi ont travaillé dans le domaine de la promotion et de la publicité, nous avons senti que nous avions finalement trouvé notre groupe avec Supertramp. Nous avons organisé une campagne très agressive qui a fait que Supertramp est rapidement devenu un phénomène au Canada, plus que dans la plupart des régions de la planète. Lorsque le groupe est venu pour la première fois en tournée en Amérique du Nord, il ont joué principalement aux Etats-Unis, et ont eu juste quelques concerts au Canada, en guise de test. Mais il s'est avéré que le groupe a rempli les stades au cours de sa première visite à Montréal, Ottawa, Toronto et Vancouver, alors qu'il avait été bien plus difficile de trouver un public aux États-Unis. Ils sont finalement parvenus à obtenir le succès là-bas aussi, mais le Canada a été le premier pays à les accueillir.
Q: Quand avez-vous rencontré les membres du groupe?
CHARLY: Nous avons fait connaissance par téléphone quand nous travaillions à la campagne promotionnelle de leurs premiers concerts. Je les ai rencontré en personne seulement quand ils sont venus à Toronto pour la promotion de la tournée, quelques de jours avant qu'elle ne commence.
QUESTION: Comment êtes-vous devenu leur représentant sur les tournées?
CHARLY: Après ces concerts sur la première tournée, ils m'ont écrit pour me demander si je voulais les rejoindre en tournée en tant que représentant et comme publicitaire. Environ six mois après, j'ai déménagé à Londres et j'ai vécu pendant un certain temps avec Dougie, sa femme et son frère Ali, avant que nous commencions les tournées.
Q: Que retenez-vous de vos visites en Espagne?
CHARLY: Beaucoup de choses. La première fois que nous avons joué en Espagne, cela a été à Barcelone en Septembre 1977. Certains souvenirs sont un peu flous dans ma mémoire, mais je me souviens d'une conférence de presse dans laquelle les journalistes portugais qui étaient là ne faisaient rien d'autre que demander à Roger le sens des paroles de "Crime of the Century". Ils étaient persuadés quelle évoquait de certains hommes politiques portugais et rien de ce que disait Roger ne pouvait les convaincre du contraire.
QUESTION: Et la presse espagnole?
CHARLY: Certains ont interprété "Crime of the Century», comme une référence à Franco et à son époque qui s'achevait. Tout le monde ne nous parlait pas de lui, mais c'est l'impression que cela nous donnait alors. Pendant que tout cela se passait dans l'hôtel, ce que personne ne savait qu'il y avait de fortes chances que notre équipe n'arrive pas à Barcelone à temps pour le concert.
QUESTION: Pourquoi?
Charly: Je n'ai rien dit, et Dougie était le seul membre du groupe qui a su la situation était grave. C'e qui s'est passé: c'est que le samedi soir précédent le groupe avait joué à Bâle (Suisse), et après le spectacle, les camions avaient été chargés pour le voyage à Barcelone. Il n'était pas nécessaire qu'ils arrivent avant le lundi matin, mais ça signifiait qu'ils devaient traverser la Suisse, la France et l'Espagne un dimanche. En 1977, il y avait des restrictions sévères sur la circulation des camions le dimanche, aussi Dave et moi Margereson avons tiré au sort pour savoir qui accompagnerait les deux camions afin de régler traiter tout problème qui pourrait les arrêter.
QUESTION: Et Dave a fini par rester avec le camion pendant que vous emmeniez le groupe en Espagne ...
CHARLY: Oui Dave accompagné les camionneurs et a ils ont respecté les délais prévus d'une manière quasi parfaite. Armé d'une boîte pleine d'albums autographiés, ils ont réussi à soudoyer les fonctionnaires de la frontière suisse pour qu'ils les laissent entrer en France. Il était midi et ils ont pensé que les agents français seraient plus intéressés par leur nourriture que par deux camions sales pleins de types poilus, mais cela n'a pas marché. Finalement ils sont entrés en France avec de nombreux problèmes et au cours des douze heures suivantes ont essayé d'éviter tout arrêt et tout contrôle de police, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la frontière avec l'Espagne.
QUESTION: Qu'est-il arrivé quand ils sont arrivés à Barcelone?
CHARLY: Quand ils ont gravi la colline menant à la salle du concert à Barcelone, il a trouvé des dizaines de personnes qui attendaient devant les entrées de la scène, ainsi que nos techniciens. Ils étaient très courtois et polis, offrant leur aide pour transporter le matériel. Bien sûr, il n' avaient pas de tickets pour le concert et il y avait des centaines de personnes qui voulaient entrer et autant à l'extérieur.
QUESTION: Ce concert est célèbre pour les émeutes qui étaient à l'extérieur de l'enceinte ...
CHARLY: Oui Nous avons eu un peu peur en voyant ces gens grimper sur les tuyaux et briser les vitres pour entrer. Nous avons dû mettre un chariot élévateur pour bloquer la porte de derrière parce que nous pensions que les fans allaient l'arracher. Il y avait un risque d'incendie, mais pour nous, ce fut un grand concert. On nous a dit que pour beaucoup de groupes anglais qui avaient été en tournée en Espagne cela était allé vraiment mal, mais nous avons pensé tout le contraire. Tout s'est bien déroulé et de nombreux fans nous ont dit que c'était le premier grand groupe britannique qui a joué à Barcelone de l'époque de Franco.
Q: Gay Mercader, le producteur espagnol qui était responsable de tous les concerts de Supertramp en Espagne, nous a dit que tous les soirs en tournée il avait pour habitude d'organiser une fête avec de nombreux membres du groupe, y compris vous ... Vous vous en souvenez?
Charly: je ne pourrais jamais l'oublier. Nous l'appelions tout le temps "Gee" ( "Zut alors"), "Gay" ( "Pédale"), "Guy" ( "Pote ")... Je pense que c'est notre producteur favori de tous les temps. C'était une personne très spéciale. Quand j'ai emménagé dans ma première maison à Los Angeles après la tournée de "Breakfast in America", Gay Mercader et Dave Margereson m'ont donné une batterie de casseroles et poêles pour la cuisine. Trente ans plus tard, je me sers encore de ces poêles et de ces casseroles pour faire des repas pour ma famille. Je me souviens de lui, chaque jour, donc si jamais vous lui parlez vous pourrez le lui dire, s'il vous plaît. C'est l'un des plus grands.
Q: Quels drôles de choses vous vous souvenez de l'époque avec Supertramp? Pouvez-vous raconter une anecdote?
CHARLY: Je me souviens bien des nuits d'amusement, de nombreuses situations, beaucoup de chaos ... Honnêtement je ne sais pas par où commencer ... Dave Margereson et moi avons vécu une grande soirée à Kingston, en Ontario, au Canada, ce qui pourrait être une longue histoire en elle-même ... et la bataille de nourriture à Cascais, au Portugal, a également été très drôle ...
Q: Quand nous avons interviewé Spy Matthews il ya quelques mois, il a également parlé de ça ... Pouvez-vous nous dire ce qu'était cette guerre de nourriture à Cascais?
CHARLY: il faut mettre cela en perspective ... Nous étions en Novembre 1979 et nous étions presque à la fin d'un tournée mondiale longue et épuisante, dans laquelle le groupe avait atteint un niveau de popularité jusque-là inconnu. En arrivant au Portugal, nous étions tous très fatigués, et quand beaucoup de gens fatigués se rencontrent des choses très drôles peuvent arriver. Il y avait une grève des contrôleurs aériens en France et nous ne savions pas comment nous allions être en mesure de nous rendre à Avignon, qui était notre prochain lieu de spectacle. Tandis que les techniciens et les musiciens ont travaillé au cours de chaque concert, je ne quittais pas le téléphone et j'essayais de m'arranger pour que tout le monde puisse arriver en France dans les temps. Les téléphones ne fonctionnaient pas et je me fallait des heures pour accomplir quelque chose, donc je me sentais très frustré. Nous avions prévu la rencontre habituelle avec tout le monde à l'hôtel après le concert ...
QUESTION: Donc, la fameuse bataille de nourriture s'est passée à l'hôtel ...
CHARLY: Oui. Sans que nous n'en sachions rien, Gay avait organisé un buffet spectaculaire à l'hôtel. Quand nous sommes arrivés là après le concert nous avons été étonnés de voir autant de nourriture pour nous. D'après ce que je me rappelle, dans cette salle il n'y avait personne de l'hôtel, ou de l'équipe de Gay, pas plus que Gay lui-même. Pendant ce temps, Dave Margereson était allé sur un marché pour acheter des langoustes pour une fête de minuit à l'hôtel. Il ne savait rien de la nourriture qui nous attendait et quand il est entré dans la salle en tenant à peu près quarante langoustes, quelque chose de bizarre s'est passé. Je ne sais pas qui a été le premier à lancer quelque chose, mais au bout de dix secondes seulement on a vu voler le pain, les fruits et plein d'autres choses encore. Toute la nourriture qu'ils avaient préparés pour nous s'est retrouvée dans l'air ou sur le visage de quelqu'un.
QUESTION: Etait-ce quelque chose d'habituel pendant les tournées de Supertramp?
CHARLY: Vous ne pouvez pas imaginer comme c'était inhabituel pour nous. Parfois, quelqu'un faisait une mauvaise blague, généralement moi ou quelqu'un de l'équipe technique, mais la plupart du temps il s'agissait d'un groupe de personnes extrêmement sobres et bien élevées. Les journalistes qui couvraient nos informations, en particulier la télévision, tentaient toujours de trouver un cas de scandale ou d'immoralité, et étaient dégoûtés par le côté terriblement normal des membres du groupe.
QUESTION: Mais il y avait une bannde de types «fou» dans l'équipe ...
Charly: Oui, dans tout ce que nous avons fait il y avait toujours un grand sens de l'humour. Dave Margereson est la personne plus amusante que j'ai jamais rencontrée, et j'ai aussi passé de bons moments avec "Specs" ( "lunettes"), John Helliwell. J'étais celui qui l'appelait ainsi, et d'ailleurs je le fais encore. Nous nous sommes beaucoup amusés et avons beaucoup ri, mais jamais de façon négative. Je pense que la plupart d'entre nous a tout de suite eu des remords après la bataille de nourriture. Quelqu'un avait essayé de préparer un banquet pour nous et tout finissait à la poubelle. La vérité est que c'est un comportement qui n'était pas digne d'adultes. Mais c'était une sorte de libération dont nous avions tous besoin. Je sais que ce n'est pas très glamour, mais c'est comme ça que je m'en souviens. Et j'ai vu des photos de cela quelque part, quel chaos!
Q: Pour en revenir à Kingston ... Y avait-il quand vous et Dave Margereson avez presque été arrêtés à l'hôtel où logeait le groupe durant cette tournée de 1977 après avoir été surpris en train de courir à travers les salles complètement nus et avec des seaux sur la tête?
CHARLY: Pas exactement. L'épisode complet durait une grande partie de la journée. Non, pas en danger d'être arrêtés, en particulier parce que, quand la police a réalisé ce qui se passait elle a ri autant que nous. Cette histoire n'a pas impliqué tout le groupe, mais Dave, Spy, Bob, Dougie, moi et plusieurs étrangers qui avaient le malheur d'occuper des chambres sur le même étage que nous.
Q: J'imagine que vos chambres n'étaient pas distribuées au hasard ...
Charly: Absolument, généralement les plus calme des membres du groupe étaient hébergés dans un coin différent du nôtre. Ce ne fut pas toujours ainsi, mais cette nuit-là, si. Kingston est à mi-chemin entre Toronto et Montréal. C'est une ville assez petite, mais possède une très grande université, de sorte qu'il ya beaucoup de jeunes. Ce fut une journée étrange où nous n'avions rien à faire, donc inutile de dire que la boisson a commencé à circuler dès le début de l'après-midi. Une série de petits événements de la journée qui constituent chacun une histoire à part, en eux-mêmes, ont également contribué à la légende de Kingston, donc je vais parler directement de la scène qui a eu lieu ce soir-là l'hôtel, beaucoup plus tard.
Question: D'accord ...
CHARLY: Lorsque nous sommes rentrés à l'hôtel, nous étions assez ivres et on n'arrêtait pas de rire. Je ne me souviens pas comment la chose a commencé, mais je suis sorti de ma chambre tout nu avec un seau d'eau à la main. Mon idée était daller frapper à la chambre de Dave, qui était à côté de la mienne, et de lui lancer toute l'eau dès qu'il ouvrirait. Bien sûr, quand j'ai quitté ma chambre, le courant d'air a fermé la porte et je me suis retrouvé à l'extérieur sans clé, sans vêtements et sans dignité ... Alors, Dave a ouvert la porte, il était lui aussi complètement nu et portait un seau à la main. Nous avons jeté l'eau l'un sur l'autre, évidemment avec des rires et bruyamment. Les portes s'ouvraient, les gens regardaient, riaient, ont dit quelque chose et sont retournés dans leurs chambres. Pendant que tout cela se passait, un couple âgé nous a dépassé et nous a regardé Dave et moi, alors qu'on s'était mis des seaux sur la tête. A ce moment, deux officiers de police sont arrivés et ont demandé ce qui se passait.
Q: Qu'ont-ils dit?
CHARLY: Ils ne se sont pas prononcé sur notre apparence et, de fait, ont même souri. Je m'en souviens bien. Spy a montré sa tête et a dit d'un ton tout à fait sérieux qu'il avait besoin de dormir et que tout ce tapage l'empêchait de dormir. Il a dit sur un ton tellement autoritaire que les policiers se sont immédiatement éloignés de Dave et moi, tandis que Spy a appelé le couple âgé qui marchait dans le couloir. Les policiers sont allés vers eux et nous avons réussi à retourner dans nos chambres, en restant silencieux et en laissant les anciens seuls face à la police.
CHARLY: À ce stade, je me suis souvenu avec tristesse qu'il n'y avait pas moyen de retourner dans a chambre. Je suis donc sorti sur la terrasse de la chambre de Dave, toujours nu, et en bondissant comme un singe, je suis passé de sa terrasse à la mienne, qui était à côté. Nous étions au quatrième étage! J'ai presque manqué mon saut, mais tout s'est bien passé. Si j'étais tombé, j'aurais atterri sur une tente où ils faisaient la fête. Imaginez la scène ...
QUESTION: Parlons de moments moins amusants ... Quand vous avez quitté Supertramp?
CHARLY: Physiquement, en 1983. Mentalement, en 1982.
CHARLY: Oui "s'en aller" est probablement un mot trop fort dire, mais il y avait des tensions au sein du groupe, causées par beaucoup de choses.
QUESTION: Votre départ a-t-il quelque chose à voir avec le départ de Roger et l'entrée en scène de Sue Davies?
CHARLY: Il a tout à voir avec le départ de Roger et rien à voir avec la présence de Sue. Elle avait déjà un façon assez désagréable de faire les choses, et cela a continué. Si vous lisez mes réponses attentivement, vous remarquerez que ma loyauté était vis-à-vis de Supertramp, du groupe et des personnes qui l'ont formé en 1974. Si quelqu'un qui était au départ était remplacé, cela n'était plus la même chose.
Q: Quelles sont, à votre avis, la raison de ces changements au sein du groupe?
CHARLY: À mon avis, quelque chose s'est passé lors de la tournée de "Breakfast in America" qui a brisé l'esprit de ce que nous avions construit avant. C'était probablement inévitable, mais jusqu'à la partie européenne de cette tournée il existait encore un sentiment de «tous pour un et un pour tous». Nous avions un objectif commun, aussi bien le groupe que l'équipe technique technique ou les représentants, c'était de produire les meilleurs concerts possible dans les meilleures conditions.
Q: Qu'est-il arrivé au cours de cette tournée?
CHARLY: Lorsque nous sommes arrivés en Europe, on nous a proposé de faire une série de concerts supplémentaires en échange d'un paquet de dollars. Pour la première fois depuis que j'étais dans le groupe, il a été a décidé de garder l'argent et d'accepter ces concerts. Alors, les choses ont changé et on n'a jamais retrouvé l'innocence d'autrefois. Certaines personnes l'ont remarqué plus que d'autres, mais c'est comme ça que je le voyais. Rick et Roger se sont distanciés complètement après cela, en partie à cause de la jalousie et les affaires politiques intérieures de leurs épouses.
QUESTION: Quel est votre meilleur souvenir de votre période Supertramp?
CHARLY: Au Texas, en 1979, le soir où "Breakfast in America" atteint le numéro 1 au Billboard (hit parade américain). Je l'ai d'abord dit à Dougie et Dave Margereson. Nous l'avons fêté pendant le trajet en voiture de l'Holiday Inn de Dallas Fort Worth vers un hôtel quatre étoiles à San Antonio ... Il y a eu beaucoup de bons moments. Il y avait, et il y a encore, des gens très bien parmi ce groupe de personnes.
QUESTION: Et le pire moment?
CHARLY: Je ne suis pas sûr que vous voulez mémoriser. Je suis un type positif et j'essaye de garder les bons souvenirs et pas less mauvais.
Question: D'accord ... Il ya un programme de radio spécial intitulé "Self-portrait Supertramp" que vous avez produit à la fin de votre époque Supertramp. Il s'agit d'un grand document avec beaucoup d'informations intéressantes sur le groupe ... Pourquoi avez-vous décidé de le produire?
CHARLY: Nous avons décidé de le faire parce que j'ai eu l'impression que, en particulier Rick et un peu moins Roger avaient l'habitude de donner beaucoup d'interviews, mais je pensais qu' ils avaient encore beaucoup à dire. Nous avons donc mis en scène cette sorte de pièce sur ce qui était en quelque sorte sa biographie avant. Il s'agit d'une interview, un peu étrange, mais je pense qu'il correspond vraiment aux instants que nous avons vécu au sein du groupe lorsque nous l'avons produit en 1981.
QUESTION: Vous dites que vous l'avez produit en 1981, mais il contient plusieurs chansons de l'album "Famous Last Words», publié en 1982 ... Cela signifie que cette interview de Rick et Roger entrevue a été enregistrée avant de publier ce disuqe, même si elle n'a pas été diffusée avant 1982 ou 1983?
QUESTION: Vous dites que ce qui s'est passé en 1981, mais il contient plusieurs chansons de l'album "Famous Last Words», publié en 1982 ... Cela signifie que Rick et Roger entrevue a été enregistrée avant de publier ce dossier, même si elle n'a pas été délivré avant 1982 ou 1983?
Charly: j'ai dit 1981 car j'ai fait une erreur. La période comprise entre 1981 et 1984, est un peu confuse pour moi. J'ai été impliqué dans beaucoup de choses nouvelles, en dehors de Supertramp. L'autre soir, je passais en revue mes notes de 1983, quelqu'un m'a demandé des informations sur cette année et a trouvé très peu de choses liées à Supertramp ...
QUESTION: Peut-être était-ce Ken Allardyce qui vous a demandé cette information? La question sur les dates de la partie américaine de la tournée de 1983 ...
Charly: Oui, c'était Ken ... Je crois que pour alors, j'étais déjà mentalement déconnecté du groupe. Ce programme radio était le résultat d'une conversation que j'avais eue avec Roger quelques années plus tôt sur la pauvreté des interviews qu'on leur demandait. Ils m'ont donné leur sentiment afin de quelque chose pour nous, et pour contrôler précisément ce qui était dit. Il aimait l'idée de faire quelque chose, et même Rick semblait encouragé par lui. Tous les enregistrements se sont faits très rapidement, à un moment de repos entre deux tournées et nous juste avant de publier des "Famous Last Words".
QUESTION: A la fin de l'émission, le présentateur dit que vous êtes le producteur exécutif ... Vous n'avez pas seulement été le producteur exécutif et avez également effectué d'autres tâches?
Charly: Je suis le maître d'oeuvre et aussi le principal rédacteur du projet. J'ai recruté des gens qui l'ont produit et ont prêté leur voix, et j'ai également contribué aux travaux du script pour la radio.
QUESTION: Est-ce que "Autoportrait de Supertramp" est le seul programme de radio spécial que vous avez enregistré?
Charly: Ce travail m'a conduit à en faire deux autres. L'une, intitulée "Police Autoportrait", qui je pense est assez brillant pour une biographie orale sans narrateur, et l'autre avec Lionel Richie, grand artiste et compositeur. Et il y avait une autre qui aurait été ma préféré, mais jamais achevée. C'était un auto-portrait de Mel Blanc.
Q: Mel Blanc, qui est devenu célèbre par le dessin animé de la Looney Tunes?
Charly: Oui, était en charge de tous les personnages de dessins animés Looney Tunes dans les années 40 et 50. Il a fait plus de quarante voix, y compris Porky, Bugs Bunny, Daffy Duck et autres personnages de ces histoires. L'interview de Mel Blanc est la plus amusante que j'ai eue dans ma vie. Il se mettait en permanence sur la peau de ses personnages et perdait facilement le fil de la conversation. Il était très vieux et très malade, il était donc très difficile de passer trop de temps avec lui pour obtenir quelque chose de vraiment bon. J'ai encore ces bandes inachevées. Puis je suis allé travailler pour le label Island et j'ai oublié ce truc ...
Q: Où avez-vous obtenu tous les démos et d'enregistrements rares qui étaient inclus dans «Autoportrait de Supertramp"?
CHARLY: Roger a toujours été le gardien des bandes magnétiques. Il a un incroyable matériel en sa possession. Il a toutes les maquettes de tous les disques, car le groupe avait l'habitude de faire une version maison de chaque album. Ensuit ils réalisaient une autre version avec un instrument de moins, afin que chaque joueur puisse apprendre sa partie tout en écoutant ce que jouaient les autres. Je pense que leur a donné plus de temps pour prendre des réglages individuels, de sorte qu'ils commençaient à enregistrer le disque vraiment mieux préparés et avaient moins besoin de faire des expériences en studio. Quoi qu'il en soit, cela leur prenait beaucoup de temps d'unifier tout cela une fois que les enregistrements étaient réalisés ... C'est drôle, je me rappelle quand nous avons fait "Breakfast in America" pour la version maison, John Helliwell a enregistré assis dans la baignoire, avec de l'eau atteignant aux chevilles pour obtenir l'effet sonore parfait.
QUESTION: Etait-ce la norme d'enregistrer également des épreuves pour le son?
Charly: Oui, les garçons aimaient bien également enregistrer leurs épreuves de son. Pas tous les jours, mais dans certains cas. Il y a un ou deux chefs-d'œuvre historiques qui sont en possession de Russell Pope. L'un est appelée "La bande-souffle (" La bande du coup d'État ») et c'est peut-être le meilleur moment jamais enregistré. La qualité n'est pas très bonne, comme c'est enregistré sur une cassette, mais l'énergie du groupe, qui était sur le point de franchir le pas, est absolue. Il doit également exister une bande très curieuse une autre bande qui a été enregistrée au Danemark. Au cours de ce soundcheck où ils ont fini par jouer une version de "Stairway to Heaven", complètement hystérique. Il faut comprendre qu'ils n'avaient pas l'habitude de ce genre de choses, très souvent, mais quand ils le faisaient, c'était un grand bonheur pour ceux qui écoutaient. Cette bande, si elle existe encore, je n'ai pas entendue.
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QUESTION: Vous souvenez-vous quelques moments spéciaux dans le studio?
Charly: je ne pourrai jamais les oublier, j'ai passé une nuit en studio avec Rick, Roger et Pete Henderson. Ils travaillaient à finaliser des mélanges de "Goodbye Stranger." Si ma mémoire est bonne, il y avait plus de quarante différentes pistes vocales contenant des parties chantées de la chanson de Rick. Ils ont vérifié chaque phrase, et dans certains cas ils ont pris un seul mot de chaque piste et ont mélangé tout cela. C'était un travail très méticuleux, comme le font les perfectionnistes, et c'était incroyable de les voir et de les entendre travailler. Surtout parce que, quand vous entendez le résultat final, vous ne pouvez pas imaginer que ce fut fait morceau par morceau. Écoutez attentivement le début de "Goodbye Stranger", et vous entendrez le son d'un poids qui tombe sur la pédale du piano. C'est très subtil, mais il est apparent dans la version CD. On ne se rend jamais clairement compte de quoi que que soit de ce genre dans tous les morceaux, mais c'est ainsi que ça s'est passé.
Q: Pour qui avez-vous travaillé depuis votre départ de Supertramp?
CHARLY: Au début, j'ai repris le travail comme conseiller comme représentants d'artistes aux États-Unis, en prenant soin de gens comme The Fixx, Chas Jankel de The Blockheads, du producteur Rupert Hine et de beaucoup d'autres jusqu'en 1984 lorsque je suis devenu président d'Island Records. J'y suis resté jusqu'en 1986, lorsque je suis devenu vice-président de Chrysalis Records. Puis j'ai réalisé que je n'étais pas un homme d'affaires et j'ai commencé à travailler à nouveau de manière indépendante. Je suis finalement devenu président de Underworld puis de Beggars Banquet Publishing Division, et de Momentum Music. Et j'ai appris certaines choses sur l'industrie de l'édition jusqu'à ce que je découvre les ordinateurs en 1990.
QUESTION: Qu'est-il arrivé quand vous avez découvert l'informatique?
CHARLY: Alors, tout a changé. Je me suis mis à développer le premier CD réalisé en Amérique CD: Moby, Tim McGraw, Junior Brown, et bien d'autres. J'ai essayé de transformer cette technologie en entreprise, je suis devenu journaliste pour le business de la musique et j'ai été le premier critique musical américain à écrire sur les MP3. Enfin j'ai fini par travailler au Liquid Audio, dans la Silicon Valley. Liquid a été un pionnier dans la sécurité des transmissions numériques en fichiers AAC à travers l'Internet. J'étais là en tant que directeur de la promotion et de la commercialisation durant trois ans. Depuis que je l'ai quitté, j'ai travaillé comme consultant sur tous les types de questions techniques et d'affaires. Et j'ai été impliqué dans les questions de droit d'auteur, de marques, brevets et développement de logiciels.
Question: Vous êtes toujours en contact avec d'autres membres de Supertramp?
CHARLY: Oui Avec Dougie Thomson, de temps en temps ... Et Bob Siebenberg, que je suis en train d'aider pour son livre ... et avec John Helliwell, avec qui j'ai partagé de la musique ... et Russell Pope, qui est mon héros ... et bien sûr avec Dave Margereson, mais jamais autant que je le souhaiterais.
QUESTION: Il y a un an que nous avons interrogés Bob et qu'il nous a dit qu'il était en train d'écrire un livre ... Sur quoi porte-t-il? Est-ce une autobiographie?
Charly: Oui, c'est une autobiographie intitulée «The best seat in the house" ( "La meilleure place dans la maison"), mais il prend son temps pour l'écrire. J'aide un ami qui est le rédige. Peut-être qu'il ne le publiera jamais, mais je sais qu'il y travaille.
Q: Que voulez-vous dire quand vous dites que John Helliwell et vous partagez la musique?
CHARLY: J'ai un serveur sur lequel je télécharge la musique que j'aime et d'autres choses, et qu'il y décharge parfois quelque chose. C'est une sorte de P2P privé.
QUESTION: Pourquoi dites-vous que Russell Pope est votre héros?
CHARLY: C'est l'être le plus intelligent que j'aie jamais connu. Nous avons partagé une chambre pendant mes deux premières années dans le groupe. Il a obtenu le meilleur son possible pour nos spectacles et cela a été un plaisir de le regarder travailler. Quelqu'un vous a dit quel était son surnom?
QUESTION: Non, mais nous aimerions savoir ...
CHARLY: Le "Führer".
Q: Restez-vous en contact avec Roger ou Rick?
CHARLY: Non, et je crois que même Roger ou Rick n'ont pas la moindre idée de ce que j'ai fait pour eux.
Q: Que voulez-vous dire?
CHARLY: Jamais ils ne s'intéressaient à mon travail et quand tout fut fini, plusieurs années plus tard, Roger m'a adressé une lettre me remerciant de mon travail. Il a dit que à l'époque il n'avait pas réalisé à quel point avait été importante ma contribution au groupe au-delà de mon travail de représentant. Dave Margereson a toujours dit qu'il gérait les talents et moi les disques.
QUESTION: Et en ce qui concerne Rick?
CHARLY: Rick n'a jamais communiqué très bien avec quelqu'un qui faisait pas partie de son petit groupe de vieux amis. Je ne pense pas que lui et moi ne nous soyons jamais assis ensemble pour avoir une longue conversation. Mais lui et Roger sont des gens avec un talent incroyable, et parfois, quand quelqu'un a cette sensibilité et ce talent extraordinaire, certaines parties de sa personnalité ne fonctionnent pas très bien. J'ai travaillé avec de nombreux artistes tout au long de ma vie et je peux comprendre leur façon de faire les choses. Cla ne m'a jamais dérangé qu'ils ne sachent pas le travail que je faisais, parce que j'ai vécu les meilleurs moments qu'on puisse imaginer en tant que représentant d'artistes vraiment très particuliers.
Q: Carl Verheyen, guitariste de Supertramp aujourd'hui, nous a dit il y a peu qu'en Octobre il sera en tournée avec Supertramp, sans Roger. Selon lui, il est probable que John et Bob fassent partie de ce groupe ... Le saviez-vous?
Charly: Oui, je savais que cette possibilité de reformation existait, Rick, Bob et John ... Incroyable! Et je savais aussi que Roger ne les rejoindraitt pas.
QUESTION: Mais Roger et Rick avaient parlé récemment en vue de travailler à nouveau ensemble ... Finalement, cette nouvelle tentative a échoué ...
Charly: J'ai lu récemment une interview de Roger dans laquelle il a dit qu'il doutait fort que le groupe se réunisse à nouveau. Malheureusement, il semble que les deux (Rick et Roger) aient une vision différente de leur propre passé. Roger ne cesse de réinventer l'histoire dans ses interviews et la femme de Rick semble refuser d'admettre qu'il y avait d'autres personnes qu'elles impliquées dans le développement du groupe. Personnellement, je pense que les épouses et les avocats sont ceux qui ont contribué à détruire le groupe de 1974. Peut-être que je suis le seul à penser cela, mais j'ai toujours vu les choses de cette façon et donc je la décris ainsi.
QUESTION: Pensez-vous que cette nouvelle tournée pourrait faciliter la sortie du DVD "Paris" ou d'autre matérel de Supertramp?
CHARLY: Un des objectifs de cette tournée serait la publication du nouveau matériel, mais je le vois peu probable. Tout restera en projet à cause du manque total d'intérêt de Rick et de Roger pour le groupe original. C'est triste mais c'est ainsi.
QUESTION: C'est incroyable. Nous pensions que Bob et John ne reviendraient jamais jouer avec Rick après le procès qui les a opposés il y a quelques années.
CHARLY: C'est encore plus triste. L'autre soir, Dave Margereson et moi avons eu une longue conversation sur la peine que nous cause tout ça ... C'est la vie.
On y apprend plein de choses inédites ou au minimum peu connues sur l'histoire du groupe, et vous trouverez des infos ou des confirmations sur les deux thèmes qui nous préoccupent en ce moment (causes de la séparation, et possibilités de reformation).
Bonne lecture
INTERVIEW DE CHARLY PREVOST
Q: Quand et où êtes-vous né?
CHARLY: Je suis né le 2 Septembre 1948, à Montréal.
QUESTION: Comment a commencé à travailler chez A & M Canada?
CHARLY: Je suis venu à A & M, après avoir travaillé en tant que détaillant. J'avais un magasin de disques à environ 150 miles au nord de Toronto dans un lieu appelé Sudbury, en Ontario. Il s'avère que mon magasin était celui dans tout le Canada qui avait vendu le plus de copies du premier album de Supertramp, celui qui avait une pochette de couleur rose.. Bien sûr, je ne les connaissais pas jusqu'à ce que le président d'A & M au Canada, Gerry Lacoursière, vienne dans mon magasin et me demande comment j'avais obtenu ces ventes. Je lui ai dit que nous n'avions aucune station de radio dans la ville, le truc tenait à la musique que nous diffusions dans la boutique. Il m'a décerné un premier prix et m'a invité à lui rendre visite dans son bureau si jamais j'allais à Toronto. Un an plus tard, j'étais près de Toronto, j'ai pris contact avec quelqu'un qui travaillait pour Ferry et on m'a offert un emploi dans les bureaux de A & M.
QUESTION: Quel a été votre premier emploi chez A & M?
CHARLY: J'ai commencé comme garçon de courses, j'ai eu une promotion et j'ai apporté le café, puis j'ai commencé à rédiger des communiqués de presse pour la compagnie, je suis devenu une sorte d'attaché de presse, j'ai été envoyé sur la côte est pour gérer la promotion sur les radios locales, enfin j' ai fini par revenir au siège pour être nommé directeur de la publicité en 1974. J'ai été le premier publicitaire pour une maison de disques au Canada, et grâce à cela j'ai pu à commencer à travailler avec Supertramp. Comme toute personne ayant travaillé chez A & M au cours de cette période, nous nous sentions un peu frustrés parce que nous n'avions pas avec nous l'un des groupes britanniques qui se trouvaient au premier plan.comme Genesis, Pink Floyd, The Who et bien d'autres qui avaient des contrats avec d'autres labels.
Q: Comment avez-vous réussi à faire de Supertramp un groupe très célèbre au Canada?
CHARLY: Lors d'un congrès de A & M au Canada j'ai entendu "Dreamer" et "Crime of the Century», et tous ceux qui comme moi ont travaillé dans le domaine de la promotion et de la publicité, nous avons senti que nous avions finalement trouvé notre groupe avec Supertramp. Nous avons organisé une campagne très agressive qui a fait que Supertramp est rapidement devenu un phénomène au Canada, plus que dans la plupart des régions de la planète. Lorsque le groupe est venu pour la première fois en tournée en Amérique du Nord, il ont joué principalement aux Etats-Unis, et ont eu juste quelques concerts au Canada, en guise de test. Mais il s'est avéré que le groupe a rempli les stades au cours de sa première visite à Montréal, Ottawa, Toronto et Vancouver, alors qu'il avait été bien plus difficile de trouver un public aux États-Unis. Ils sont finalement parvenus à obtenir le succès là-bas aussi, mais le Canada a été le premier pays à les accueillir.
Q: Quand avez-vous rencontré les membres du groupe?
CHARLY: Nous avons fait connaissance par téléphone quand nous travaillions à la campagne promotionnelle de leurs premiers concerts. Je les ai rencontré en personne seulement quand ils sont venus à Toronto pour la promotion de la tournée, quelques de jours avant qu'elle ne commence.
QUESTION: Comment êtes-vous devenu leur représentant sur les tournées?
CHARLY: Après ces concerts sur la première tournée, ils m'ont écrit pour me demander si je voulais les rejoindre en tournée en tant que représentant et comme publicitaire. Environ six mois après, j'ai déménagé à Londres et j'ai vécu pendant un certain temps avec Dougie, sa femme et son frère Ali, avant que nous commencions les tournées.
Q: Que retenez-vous de vos visites en Espagne?
CHARLY: Beaucoup de choses. La première fois que nous avons joué en Espagne, cela a été à Barcelone en Septembre 1977. Certains souvenirs sont un peu flous dans ma mémoire, mais je me souviens d'une conférence de presse dans laquelle les journalistes portugais qui étaient là ne faisaient rien d'autre que demander à Roger le sens des paroles de "Crime of the Century". Ils étaient persuadés quelle évoquait de certains hommes politiques portugais et rien de ce que disait Roger ne pouvait les convaincre du contraire.
QUESTION: Et la presse espagnole?
CHARLY: Certains ont interprété "Crime of the Century», comme une référence à Franco et à son époque qui s'achevait. Tout le monde ne nous parlait pas de lui, mais c'est l'impression que cela nous donnait alors. Pendant que tout cela se passait dans l'hôtel, ce que personne ne savait qu'il y avait de fortes chances que notre équipe n'arrive pas à Barcelone à temps pour le concert.
QUESTION: Pourquoi?
Charly: Je n'ai rien dit, et Dougie était le seul membre du groupe qui a su la situation était grave. C'e qui s'est passé: c'est que le samedi soir précédent le groupe avait joué à Bâle (Suisse), et après le spectacle, les camions avaient été chargés pour le voyage à Barcelone. Il n'était pas nécessaire qu'ils arrivent avant le lundi matin, mais ça signifiait qu'ils devaient traverser la Suisse, la France et l'Espagne un dimanche. En 1977, il y avait des restrictions sévères sur la circulation des camions le dimanche, aussi Dave et moi Margereson avons tiré au sort pour savoir qui accompagnerait les deux camions afin de régler traiter tout problème qui pourrait les arrêter.
QUESTION: Et Dave a fini par rester avec le camion pendant que vous emmeniez le groupe en Espagne ...
CHARLY: Oui Dave accompagné les camionneurs et a ils ont respecté les délais prévus d'une manière quasi parfaite. Armé d'une boîte pleine d'albums autographiés, ils ont réussi à soudoyer les fonctionnaires de la frontière suisse pour qu'ils les laissent entrer en France. Il était midi et ils ont pensé que les agents français seraient plus intéressés par leur nourriture que par deux camions sales pleins de types poilus, mais cela n'a pas marché. Finalement ils sont entrés en France avec de nombreux problèmes et au cours des douze heures suivantes ont essayé d'éviter tout arrêt et tout contrôle de police, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la frontière avec l'Espagne.
QUESTION: Qu'est-il arrivé quand ils sont arrivés à Barcelone?
CHARLY: Quand ils ont gravi la colline menant à la salle du concert à Barcelone, il a trouvé des dizaines de personnes qui attendaient devant les entrées de la scène, ainsi que nos techniciens. Ils étaient très courtois et polis, offrant leur aide pour transporter le matériel. Bien sûr, il n' avaient pas de tickets pour le concert et il y avait des centaines de personnes qui voulaient entrer et autant à l'extérieur.
QUESTION: Ce concert est célèbre pour les émeutes qui étaient à l'extérieur de l'enceinte ...
CHARLY: Oui Nous avons eu un peu peur en voyant ces gens grimper sur les tuyaux et briser les vitres pour entrer. Nous avons dû mettre un chariot élévateur pour bloquer la porte de derrière parce que nous pensions que les fans allaient l'arracher. Il y avait un risque d'incendie, mais pour nous, ce fut un grand concert. On nous a dit que pour beaucoup de groupes anglais qui avaient été en tournée en Espagne cela était allé vraiment mal, mais nous avons pensé tout le contraire. Tout s'est bien déroulé et de nombreux fans nous ont dit que c'était le premier grand groupe britannique qui a joué à Barcelone de l'époque de Franco.
Q: Gay Mercader, le producteur espagnol qui était responsable de tous les concerts de Supertramp en Espagne, nous a dit que tous les soirs en tournée il avait pour habitude d'organiser une fête avec de nombreux membres du groupe, y compris vous ... Vous vous en souvenez?
Charly: je ne pourrais jamais l'oublier. Nous l'appelions tout le temps "Gee" ( "Zut alors"), "Gay" ( "Pédale"), "Guy" ( "Pote ")... Je pense que c'est notre producteur favori de tous les temps. C'était une personne très spéciale. Quand j'ai emménagé dans ma première maison à Los Angeles après la tournée de "Breakfast in America", Gay Mercader et Dave Margereson m'ont donné une batterie de casseroles et poêles pour la cuisine. Trente ans plus tard, je me sers encore de ces poêles et de ces casseroles pour faire des repas pour ma famille. Je me souviens de lui, chaque jour, donc si jamais vous lui parlez vous pourrez le lui dire, s'il vous plaît. C'est l'un des plus grands.
Q: Quels drôles de choses vous vous souvenez de l'époque avec Supertramp? Pouvez-vous raconter une anecdote?
CHARLY: Je me souviens bien des nuits d'amusement, de nombreuses situations, beaucoup de chaos ... Honnêtement je ne sais pas par où commencer ... Dave Margereson et moi avons vécu une grande soirée à Kingston, en Ontario, au Canada, ce qui pourrait être une longue histoire en elle-même ... et la bataille de nourriture à Cascais, au Portugal, a également été très drôle ...
Q: Quand nous avons interviewé Spy Matthews il ya quelques mois, il a également parlé de ça ... Pouvez-vous nous dire ce qu'était cette guerre de nourriture à Cascais?
CHARLY: il faut mettre cela en perspective ... Nous étions en Novembre 1979 et nous étions presque à la fin d'un tournée mondiale longue et épuisante, dans laquelle le groupe avait atteint un niveau de popularité jusque-là inconnu. En arrivant au Portugal, nous étions tous très fatigués, et quand beaucoup de gens fatigués se rencontrent des choses très drôles peuvent arriver. Il y avait une grève des contrôleurs aériens en France et nous ne savions pas comment nous allions être en mesure de nous rendre à Avignon, qui était notre prochain lieu de spectacle. Tandis que les techniciens et les musiciens ont travaillé au cours de chaque concert, je ne quittais pas le téléphone et j'essayais de m'arranger pour que tout le monde puisse arriver en France dans les temps. Les téléphones ne fonctionnaient pas et je me fallait des heures pour accomplir quelque chose, donc je me sentais très frustré. Nous avions prévu la rencontre habituelle avec tout le monde à l'hôtel après le concert ...
QUESTION: Donc, la fameuse bataille de nourriture s'est passée à l'hôtel ...
CHARLY: Oui. Sans que nous n'en sachions rien, Gay avait organisé un buffet spectaculaire à l'hôtel. Quand nous sommes arrivés là après le concert nous avons été étonnés de voir autant de nourriture pour nous. D'après ce que je me rappelle, dans cette salle il n'y avait personne de l'hôtel, ou de l'équipe de Gay, pas plus que Gay lui-même. Pendant ce temps, Dave Margereson était allé sur un marché pour acheter des langoustes pour une fête de minuit à l'hôtel. Il ne savait rien de la nourriture qui nous attendait et quand il est entré dans la salle en tenant à peu près quarante langoustes, quelque chose de bizarre s'est passé. Je ne sais pas qui a été le premier à lancer quelque chose, mais au bout de dix secondes seulement on a vu voler le pain, les fruits et plein d'autres choses encore. Toute la nourriture qu'ils avaient préparés pour nous s'est retrouvée dans l'air ou sur le visage de quelqu'un.
QUESTION: Etait-ce quelque chose d'habituel pendant les tournées de Supertramp?
CHARLY: Vous ne pouvez pas imaginer comme c'était inhabituel pour nous. Parfois, quelqu'un faisait une mauvaise blague, généralement moi ou quelqu'un de l'équipe technique, mais la plupart du temps il s'agissait d'un groupe de personnes extrêmement sobres et bien élevées. Les journalistes qui couvraient nos informations, en particulier la télévision, tentaient toujours de trouver un cas de scandale ou d'immoralité, et étaient dégoûtés par le côté terriblement normal des membres du groupe.
QUESTION: Mais il y avait une bannde de types «fou» dans l'équipe ...
Charly: Oui, dans tout ce que nous avons fait il y avait toujours un grand sens de l'humour. Dave Margereson est la personne plus amusante que j'ai jamais rencontrée, et j'ai aussi passé de bons moments avec "Specs" ( "lunettes"), John Helliwell. J'étais celui qui l'appelait ainsi, et d'ailleurs je le fais encore. Nous nous sommes beaucoup amusés et avons beaucoup ri, mais jamais de façon négative. Je pense que la plupart d'entre nous a tout de suite eu des remords après la bataille de nourriture. Quelqu'un avait essayé de préparer un banquet pour nous et tout finissait à la poubelle. La vérité est que c'est un comportement qui n'était pas digne d'adultes. Mais c'était une sorte de libération dont nous avions tous besoin. Je sais que ce n'est pas très glamour, mais c'est comme ça que je m'en souviens. Et j'ai vu des photos de cela quelque part, quel chaos!
Q: Pour en revenir à Kingston ... Y avait-il quand vous et Dave Margereson avez presque été arrêtés à l'hôtel où logeait le groupe durant cette tournée de 1977 après avoir été surpris en train de courir à travers les salles complètement nus et avec des seaux sur la tête?
CHARLY: Pas exactement. L'épisode complet durait une grande partie de la journée. Non, pas en danger d'être arrêtés, en particulier parce que, quand la police a réalisé ce qui se passait elle a ri autant que nous. Cette histoire n'a pas impliqué tout le groupe, mais Dave, Spy, Bob, Dougie, moi et plusieurs étrangers qui avaient le malheur d'occuper des chambres sur le même étage que nous.
Q: J'imagine que vos chambres n'étaient pas distribuées au hasard ...
Charly: Absolument, généralement les plus calme des membres du groupe étaient hébergés dans un coin différent du nôtre. Ce ne fut pas toujours ainsi, mais cette nuit-là, si. Kingston est à mi-chemin entre Toronto et Montréal. C'est une ville assez petite, mais possède une très grande université, de sorte qu'il ya beaucoup de jeunes. Ce fut une journée étrange où nous n'avions rien à faire, donc inutile de dire que la boisson a commencé à circuler dès le début de l'après-midi. Une série de petits événements de la journée qui constituent chacun une histoire à part, en eux-mêmes, ont également contribué à la légende de Kingston, donc je vais parler directement de la scène qui a eu lieu ce soir-là l'hôtel, beaucoup plus tard.
Question: D'accord ...
CHARLY: Lorsque nous sommes rentrés à l'hôtel, nous étions assez ivres et on n'arrêtait pas de rire. Je ne me souviens pas comment la chose a commencé, mais je suis sorti de ma chambre tout nu avec un seau d'eau à la main. Mon idée était daller frapper à la chambre de Dave, qui était à côté de la mienne, et de lui lancer toute l'eau dès qu'il ouvrirait. Bien sûr, quand j'ai quitté ma chambre, le courant d'air a fermé la porte et je me suis retrouvé à l'extérieur sans clé, sans vêtements et sans dignité ... Alors, Dave a ouvert la porte, il était lui aussi complètement nu et portait un seau à la main. Nous avons jeté l'eau l'un sur l'autre, évidemment avec des rires et bruyamment. Les portes s'ouvraient, les gens regardaient, riaient, ont dit quelque chose et sont retournés dans leurs chambres. Pendant que tout cela se passait, un couple âgé nous a dépassé et nous a regardé Dave et moi, alors qu'on s'était mis des seaux sur la tête. A ce moment, deux officiers de police sont arrivés et ont demandé ce qui se passait.
Q: Qu'ont-ils dit?
CHARLY: Ils ne se sont pas prononcé sur notre apparence et, de fait, ont même souri. Je m'en souviens bien. Spy a montré sa tête et a dit d'un ton tout à fait sérieux qu'il avait besoin de dormir et que tout ce tapage l'empêchait de dormir. Il a dit sur un ton tellement autoritaire que les policiers se sont immédiatement éloignés de Dave et moi, tandis que Spy a appelé le couple âgé qui marchait dans le couloir. Les policiers sont allés vers eux et nous avons réussi à retourner dans nos chambres, en restant silencieux et en laissant les anciens seuls face à la police.
CHARLY: À ce stade, je me suis souvenu avec tristesse qu'il n'y avait pas moyen de retourner dans a chambre. Je suis donc sorti sur la terrasse de la chambre de Dave, toujours nu, et en bondissant comme un singe, je suis passé de sa terrasse à la mienne, qui était à côté. Nous étions au quatrième étage! J'ai presque manqué mon saut, mais tout s'est bien passé. Si j'étais tombé, j'aurais atterri sur une tente où ils faisaient la fête. Imaginez la scène ...
QUESTION: Parlons de moments moins amusants ... Quand vous avez quitté Supertramp?
CHARLY: Physiquement, en 1983. Mentalement, en 1982.
CHARLY: Oui "s'en aller" est probablement un mot trop fort dire, mais il y avait des tensions au sein du groupe, causées par beaucoup de choses.
QUESTION: Votre départ a-t-il quelque chose à voir avec le départ de Roger et l'entrée en scène de Sue Davies?
CHARLY: Il a tout à voir avec le départ de Roger et rien à voir avec la présence de Sue. Elle avait déjà un façon assez désagréable de faire les choses, et cela a continué. Si vous lisez mes réponses attentivement, vous remarquerez que ma loyauté était vis-à-vis de Supertramp, du groupe et des personnes qui l'ont formé en 1974. Si quelqu'un qui était au départ était remplacé, cela n'était plus la même chose.
Q: Quelles sont, à votre avis, la raison de ces changements au sein du groupe?
CHARLY: À mon avis, quelque chose s'est passé lors de la tournée de "Breakfast in America" qui a brisé l'esprit de ce que nous avions construit avant. C'était probablement inévitable, mais jusqu'à la partie européenne de cette tournée il existait encore un sentiment de «tous pour un et un pour tous». Nous avions un objectif commun, aussi bien le groupe que l'équipe technique technique ou les représentants, c'était de produire les meilleurs concerts possible dans les meilleures conditions.
Q: Qu'est-il arrivé au cours de cette tournée?
CHARLY: Lorsque nous sommes arrivés en Europe, on nous a proposé de faire une série de concerts supplémentaires en échange d'un paquet de dollars. Pour la première fois depuis que j'étais dans le groupe, il a été a décidé de garder l'argent et d'accepter ces concerts. Alors, les choses ont changé et on n'a jamais retrouvé l'innocence d'autrefois. Certaines personnes l'ont remarqué plus que d'autres, mais c'est comme ça que je le voyais. Rick et Roger se sont distanciés complètement après cela, en partie à cause de la jalousie et les affaires politiques intérieures de leurs épouses.
QUESTION: Quel est votre meilleur souvenir de votre période Supertramp?
CHARLY: Au Texas, en 1979, le soir où "Breakfast in America" atteint le numéro 1 au Billboard (hit parade américain). Je l'ai d'abord dit à Dougie et Dave Margereson. Nous l'avons fêté pendant le trajet en voiture de l'Holiday Inn de Dallas Fort Worth vers un hôtel quatre étoiles à San Antonio ... Il y a eu beaucoup de bons moments. Il y avait, et il y a encore, des gens très bien parmi ce groupe de personnes.
QUESTION: Et le pire moment?
CHARLY: Je ne suis pas sûr que vous voulez mémoriser. Je suis un type positif et j'essaye de garder les bons souvenirs et pas less mauvais.
Question: D'accord ... Il ya un programme de radio spécial intitulé "Self-portrait Supertramp" que vous avez produit à la fin de votre époque Supertramp. Il s'agit d'un grand document avec beaucoup d'informations intéressantes sur le groupe ... Pourquoi avez-vous décidé de le produire?
CHARLY: Nous avons décidé de le faire parce que j'ai eu l'impression que, en particulier Rick et un peu moins Roger avaient l'habitude de donner beaucoup d'interviews, mais je pensais qu' ils avaient encore beaucoup à dire. Nous avons donc mis en scène cette sorte de pièce sur ce qui était en quelque sorte sa biographie avant. Il s'agit d'une interview, un peu étrange, mais je pense qu'il correspond vraiment aux instants que nous avons vécu au sein du groupe lorsque nous l'avons produit en 1981.
QUESTION: Vous dites que vous l'avez produit en 1981, mais il contient plusieurs chansons de l'album "Famous Last Words», publié en 1982 ... Cela signifie que cette interview de Rick et Roger entrevue a été enregistrée avant de publier ce disuqe, même si elle n'a pas été diffusée avant 1982 ou 1983?
QUESTION: Vous dites que ce qui s'est passé en 1981, mais il contient plusieurs chansons de l'album "Famous Last Words», publié en 1982 ... Cela signifie que Rick et Roger entrevue a été enregistrée avant de publier ce dossier, même si elle n'a pas été délivré avant 1982 ou 1983?
Charly: j'ai dit 1981 car j'ai fait une erreur. La période comprise entre 1981 et 1984, est un peu confuse pour moi. J'ai été impliqué dans beaucoup de choses nouvelles, en dehors de Supertramp. L'autre soir, je passais en revue mes notes de 1983, quelqu'un m'a demandé des informations sur cette année et a trouvé très peu de choses liées à Supertramp ...
QUESTION: Peut-être était-ce Ken Allardyce qui vous a demandé cette information? La question sur les dates de la partie américaine de la tournée de 1983 ...
Charly: Oui, c'était Ken ... Je crois que pour alors, j'étais déjà mentalement déconnecté du groupe. Ce programme radio était le résultat d'une conversation que j'avais eue avec Roger quelques années plus tôt sur la pauvreté des interviews qu'on leur demandait. Ils m'ont donné leur sentiment afin de quelque chose pour nous, et pour contrôler précisément ce qui était dit. Il aimait l'idée de faire quelque chose, et même Rick semblait encouragé par lui. Tous les enregistrements se sont faits très rapidement, à un moment de repos entre deux tournées et nous juste avant de publier des "Famous Last Words".
QUESTION: A la fin de l'émission, le présentateur dit que vous êtes le producteur exécutif ... Vous n'avez pas seulement été le producteur exécutif et avez également effectué d'autres tâches?
Charly: Je suis le maître d'oeuvre et aussi le principal rédacteur du projet. J'ai recruté des gens qui l'ont produit et ont prêté leur voix, et j'ai également contribué aux travaux du script pour la radio.
QUESTION: Est-ce que "Autoportrait de Supertramp" est le seul programme de radio spécial que vous avez enregistré?
Charly: Ce travail m'a conduit à en faire deux autres. L'une, intitulée "Police Autoportrait", qui je pense est assez brillant pour une biographie orale sans narrateur, et l'autre avec Lionel Richie, grand artiste et compositeur. Et il y avait une autre qui aurait été ma préféré, mais jamais achevée. C'était un auto-portrait de Mel Blanc.
Q: Mel Blanc, qui est devenu célèbre par le dessin animé de la Looney Tunes?
Charly: Oui, était en charge de tous les personnages de dessins animés Looney Tunes dans les années 40 et 50. Il a fait plus de quarante voix, y compris Porky, Bugs Bunny, Daffy Duck et autres personnages de ces histoires. L'interview de Mel Blanc est la plus amusante que j'ai eue dans ma vie. Il se mettait en permanence sur la peau de ses personnages et perdait facilement le fil de la conversation. Il était très vieux et très malade, il était donc très difficile de passer trop de temps avec lui pour obtenir quelque chose de vraiment bon. J'ai encore ces bandes inachevées. Puis je suis allé travailler pour le label Island et j'ai oublié ce truc ...
Q: Où avez-vous obtenu tous les démos et d'enregistrements rares qui étaient inclus dans «Autoportrait de Supertramp"?
CHARLY: Roger a toujours été le gardien des bandes magnétiques. Il a un incroyable matériel en sa possession. Il a toutes les maquettes de tous les disques, car le groupe avait l'habitude de faire une version maison de chaque album. Ensuit ils réalisaient une autre version avec un instrument de moins, afin que chaque joueur puisse apprendre sa partie tout en écoutant ce que jouaient les autres. Je pense que leur a donné plus de temps pour prendre des réglages individuels, de sorte qu'ils commençaient à enregistrer le disque vraiment mieux préparés et avaient moins besoin de faire des expériences en studio. Quoi qu'il en soit, cela leur prenait beaucoup de temps d'unifier tout cela une fois que les enregistrements étaient réalisés ... C'est drôle, je me rappelle quand nous avons fait "Breakfast in America" pour la version maison, John Helliwell a enregistré assis dans la baignoire, avec de l'eau atteignant aux chevilles pour obtenir l'effet sonore parfait.
QUESTION: Etait-ce la norme d'enregistrer également des épreuves pour le son?
Charly: Oui, les garçons aimaient bien également enregistrer leurs épreuves de son. Pas tous les jours, mais dans certains cas. Il y a un ou deux chefs-d'œuvre historiques qui sont en possession de Russell Pope. L'un est appelée "La bande-souffle (" La bande du coup d'État ») et c'est peut-être le meilleur moment jamais enregistré. La qualité n'est pas très bonne, comme c'est enregistré sur une cassette, mais l'énergie du groupe, qui était sur le point de franchir le pas, est absolue. Il doit également exister une bande très curieuse une autre bande qui a été enregistrée au Danemark. Au cours de ce soundcheck où ils ont fini par jouer une version de "Stairway to Heaven", complètement hystérique. Il faut comprendre qu'ils n'avaient pas l'habitude de ce genre de choses, très souvent, mais quand ils le faisaient, c'était un grand bonheur pour ceux qui écoutaient. Cette bande, si elle existe encore, je n'ai pas entendue.
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QUESTION: Vous souvenez-vous quelques moments spéciaux dans le studio?
Charly: je ne pourrai jamais les oublier, j'ai passé une nuit en studio avec Rick, Roger et Pete Henderson. Ils travaillaient à finaliser des mélanges de "Goodbye Stranger." Si ma mémoire est bonne, il y avait plus de quarante différentes pistes vocales contenant des parties chantées de la chanson de Rick. Ils ont vérifié chaque phrase, et dans certains cas ils ont pris un seul mot de chaque piste et ont mélangé tout cela. C'était un travail très méticuleux, comme le font les perfectionnistes, et c'était incroyable de les voir et de les entendre travailler. Surtout parce que, quand vous entendez le résultat final, vous ne pouvez pas imaginer que ce fut fait morceau par morceau. Écoutez attentivement le début de "Goodbye Stranger", et vous entendrez le son d'un poids qui tombe sur la pédale du piano. C'est très subtil, mais il est apparent dans la version CD. On ne se rend jamais clairement compte de quoi que que soit de ce genre dans tous les morceaux, mais c'est ainsi que ça s'est passé.
Q: Pour qui avez-vous travaillé depuis votre départ de Supertramp?
CHARLY: Au début, j'ai repris le travail comme conseiller comme représentants d'artistes aux États-Unis, en prenant soin de gens comme The Fixx, Chas Jankel de The Blockheads, du producteur Rupert Hine et de beaucoup d'autres jusqu'en 1984 lorsque je suis devenu président d'Island Records. J'y suis resté jusqu'en 1986, lorsque je suis devenu vice-président de Chrysalis Records. Puis j'ai réalisé que je n'étais pas un homme d'affaires et j'ai commencé à travailler à nouveau de manière indépendante. Je suis finalement devenu président de Underworld puis de Beggars Banquet Publishing Division, et de Momentum Music. Et j'ai appris certaines choses sur l'industrie de l'édition jusqu'à ce que je découvre les ordinateurs en 1990.
QUESTION: Qu'est-il arrivé quand vous avez découvert l'informatique?
CHARLY: Alors, tout a changé. Je me suis mis à développer le premier CD réalisé en Amérique CD: Moby, Tim McGraw, Junior Brown, et bien d'autres. J'ai essayé de transformer cette technologie en entreprise, je suis devenu journaliste pour le business de la musique et j'ai été le premier critique musical américain à écrire sur les MP3. Enfin j'ai fini par travailler au Liquid Audio, dans la Silicon Valley. Liquid a été un pionnier dans la sécurité des transmissions numériques en fichiers AAC à travers l'Internet. J'étais là en tant que directeur de la promotion et de la commercialisation durant trois ans. Depuis que je l'ai quitté, j'ai travaillé comme consultant sur tous les types de questions techniques et d'affaires. Et j'ai été impliqué dans les questions de droit d'auteur, de marques, brevets et développement de logiciels.
Question: Vous êtes toujours en contact avec d'autres membres de Supertramp?
CHARLY: Oui Avec Dougie Thomson, de temps en temps ... Et Bob Siebenberg, que je suis en train d'aider pour son livre ... et avec John Helliwell, avec qui j'ai partagé de la musique ... et Russell Pope, qui est mon héros ... et bien sûr avec Dave Margereson, mais jamais autant que je le souhaiterais.
QUESTION: Il y a un an que nous avons interrogés Bob et qu'il nous a dit qu'il était en train d'écrire un livre ... Sur quoi porte-t-il? Est-ce une autobiographie?
Charly: Oui, c'est une autobiographie intitulée «The best seat in the house" ( "La meilleure place dans la maison"), mais il prend son temps pour l'écrire. J'aide un ami qui est le rédige. Peut-être qu'il ne le publiera jamais, mais je sais qu'il y travaille.
Q: Que voulez-vous dire quand vous dites que John Helliwell et vous partagez la musique?
CHARLY: J'ai un serveur sur lequel je télécharge la musique que j'aime et d'autres choses, et qu'il y décharge parfois quelque chose. C'est une sorte de P2P privé.
QUESTION: Pourquoi dites-vous que Russell Pope est votre héros?
CHARLY: C'est l'être le plus intelligent que j'aie jamais connu. Nous avons partagé une chambre pendant mes deux premières années dans le groupe. Il a obtenu le meilleur son possible pour nos spectacles et cela a été un plaisir de le regarder travailler. Quelqu'un vous a dit quel était son surnom?
QUESTION: Non, mais nous aimerions savoir ...
CHARLY: Le "Führer".
Q: Restez-vous en contact avec Roger ou Rick?
CHARLY: Non, et je crois que même Roger ou Rick n'ont pas la moindre idée de ce que j'ai fait pour eux.
Q: Que voulez-vous dire?
CHARLY: Jamais ils ne s'intéressaient à mon travail et quand tout fut fini, plusieurs années plus tard, Roger m'a adressé une lettre me remerciant de mon travail. Il a dit que à l'époque il n'avait pas réalisé à quel point avait été importante ma contribution au groupe au-delà de mon travail de représentant. Dave Margereson a toujours dit qu'il gérait les talents et moi les disques.
QUESTION: Et en ce qui concerne Rick?
CHARLY: Rick n'a jamais communiqué très bien avec quelqu'un qui faisait pas partie de son petit groupe de vieux amis. Je ne pense pas que lui et moi ne nous soyons jamais assis ensemble pour avoir une longue conversation. Mais lui et Roger sont des gens avec un talent incroyable, et parfois, quand quelqu'un a cette sensibilité et ce talent extraordinaire, certaines parties de sa personnalité ne fonctionnent pas très bien. J'ai travaillé avec de nombreux artistes tout au long de ma vie et je peux comprendre leur façon de faire les choses. Cla ne m'a jamais dérangé qu'ils ne sachent pas le travail que je faisais, parce que j'ai vécu les meilleurs moments qu'on puisse imaginer en tant que représentant d'artistes vraiment très particuliers.
Q: Carl Verheyen, guitariste de Supertramp aujourd'hui, nous a dit il y a peu qu'en Octobre il sera en tournée avec Supertramp, sans Roger. Selon lui, il est probable que John et Bob fassent partie de ce groupe ... Le saviez-vous?
Charly: Oui, je savais que cette possibilité de reformation existait, Rick, Bob et John ... Incroyable! Et je savais aussi que Roger ne les rejoindraitt pas.
QUESTION: Mais Roger et Rick avaient parlé récemment en vue de travailler à nouveau ensemble ... Finalement, cette nouvelle tentative a échoué ...
Charly: J'ai lu récemment une interview de Roger dans laquelle il a dit qu'il doutait fort que le groupe se réunisse à nouveau. Malheureusement, il semble que les deux (Rick et Roger) aient une vision différente de leur propre passé. Roger ne cesse de réinventer l'histoire dans ses interviews et la femme de Rick semble refuser d'admettre qu'il y avait d'autres personnes qu'elles impliquées dans le développement du groupe. Personnellement, je pense que les épouses et les avocats sont ceux qui ont contribué à détruire le groupe de 1974. Peut-être que je suis le seul à penser cela, mais j'ai toujours vu les choses de cette façon et donc je la décris ainsi.
QUESTION: Pensez-vous que cette nouvelle tournée pourrait faciliter la sortie du DVD "Paris" ou d'autre matérel de Supertramp?
CHARLY: Un des objectifs de cette tournée serait la publication du nouveau matériel, mais je le vois peu probable. Tout restera en projet à cause du manque total d'intérêt de Rick et de Roger pour le groupe original. C'est triste mais c'est ainsi.
QUESTION: C'est incroyable. Nous pensions que Bob et John ne reviendraient jamais jouer avec Rick après le procès qui les a opposés il y a quelques années.
CHARLY: C'est encore plus triste. L'autre soir, Dave Margereson et moi avons eu une longue conversation sur la peine que nous cause tout ça ... C'est la vie.
Quietest Moments- Brother
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Re: Histoire du groupe (itv Charly Prévost)
whouaaa!!!!! chapeau quietest mille mercis pour cet interview on apprend plein d'anectodes toutes plus interressentes les unes que les autres en tout cas c'est chargé d'emotions
phil86- Fool
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Re: Histoire du groupe (itv Charly Prévost)
Superbe travail de retranscription
Merci à toi (et à Abel, bien sûr). Cette interview est très riche d'anecdotes.
Roger a toujours été le gardien des bandes magnétiques. Il a un incroyable matériel en sa possession. Il a toutes les maquettes de tous les disques, car le groupe avait l'habitude de faire une version maison de chaque album.
Qui sait, peut-être qu'un jour, on pourra écouter ces bandes si elles existent. Pour l'heure, c'est tout bonnement impossible.
Merci à toi (et à Abel, bien sûr). Cette interview est très riche d'anecdotes.
Roger a toujours été le gardien des bandes magnétiques. Il a un incroyable matériel en sa possession. Il a toutes les maquettes de tous les disques, car le groupe avait l'habitude de faire une version maison de chaque album.
Qui sait, peut-être qu'un jour, on pourra écouter ces bandes si elles existent. Pour l'heure, c'est tout bonnement impossible.
Re: Histoire du groupe (itv Charly Prévost)
""Charly: J'ai lu récemment une interview de Roger dans laquelle il a dit qu'il doutait fort que le groupe se réunisse à nouveau. Malheureusement, il semble que les deux (Rick et Roger) aient une vision différente de leur propre passé. Roger ne cesse de réinventer l'histoire dans ses interviews et la femme de Rick semble refuser d'admettre qu'il y avait d'autres personnes qu'elles impliquées dans le développement du groupe. Personnellement, je pense que les épouses et les avocats sont ceux qui ont contribué à détruire le groupe de 1974. Peut-être que je suis le seul à penser cela, mais j'ai toujours vu les choses de cette façon et donc je la décris ains""i.
malheureusement et finalement, tous les groupes sont ratrappés pour l'argent et les guerres intestines..... je pensais à tord supertramp et Roger au dessus de tout cela.
A+
malheureusement et finalement, tous les groupes sont ratrappés pour l'argent et les guerres intestines..... je pensais à tord supertramp et Roger au dessus de tout cela.
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FAN 11- Dreamer
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Re: Histoire du groupe (itv Charly Prévost)
Swan a écrit:Superbe travail de retranscription
Merci à toi (et à Abel, bien sûr). Cette interview est très riche d'anecdotes.
Roger a toujours été le gardien des bandes magnétiques. Il a un incroyable matériel en sa possession. Il a toutes les maquettes de tous les disques, car le groupe avait l'habitude de faire une version maison de chaque album.
Qui sait, peut-être qu'un jour, on pourra écouter ces bandes si elles existent. Pour l'heure, c'est tout bonnement impossible.
je vais etre très cynique, mais un jour ces travaux arriverons sur internet et les auteurs auront tout perdu......
A+
FAN 11- Dreamer
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